Après le 11 septembre 2001, les Etats-Unis accusent Oussama ben Laden d’être à l’origine des attentats du 11 septembre, avec le soutien des autorités talibanes. Ils renversent en quelques mois le régime taliban et contribuent à placer Hamid Karzai au poste de nouveau président d’Afghanistan.
Depuis 2001 et jusqu’en août 2021, des troupes américaines sont restées présentes sur le sol afghan, dans le but de lutter contre le terrorisme, mais aussi de soutenir la démocratie en place. Si, en effet, la lutte contre le terrorisme est la raison qui a motivé l’arrivée des troupes américaines en Afghanistan, on peut également voir dans la présence persistante des Américains dans le pays une certaine influence de la « Monroe doctrine », qui serait donc toujours partie de l’ADN américain.
Cependant, on ne peut que relever la débâcle des Etats-Unis en août dernier, poussés vers la sortie par les mêmes talibans qu’ils ont combattu pendant 20 ans. Bien qu’en effet un retrait progressif des troupes avait déjà été annoncé sous Donald Trump, on ne peut s’empêcher de voir ce retrait comme un échec : le soutien des Etats-Unis au régime démocratique n’a pas été suffisamment efficace puisqu’il laisse les talibans au pouvoir à leur départ. Ce que les Américains avaient probablement sous-estimé est le soutien que pourraient trouver les talibans en de nombreuses personnalités à la tête de communes ou de régions par exemple ; ils avaient oublié que les talibans sont avant tout des Afghans. Et que bon nombre d’Afghans soutiennent avant tout les Afghans.
Toute la problématique de l’Afghanistan semble donc être la manière dont se positionnent les Afghans vis-à-vis des puissances étrangères intervenant sur leur sol, mais également vis-à-vis de leur propre gouvernement. D’une part, les cicatrices des conflits avec des puissances étrangères comme la guerre contre l’URSS ou contre l’empire britannique plus tôt encore, ne rendent pas viable une quelconque intervention d’une puissance extérieure sur le sol afghan. D’autre part, la guerre civile a montré à quel point le peuple afghan est divisé et a des difficultés à mettre en place un gouvernement stable. Le pays est en effet fracturé par des problèmes de différences d’ethnies, auxquels s’ajoute maintenant celui des différences entre les « occidentalisés » et les personnes vivant dans une tradition religieuse stricte. Mais alors, les Afghans seraient-ils un peuple ingouvernable ? Pour l’heure, on ne peut que noter que seuls les talibans ont réussi à s’imposer durablement ces dernières années, grâce au soutien d’une partie non négligeable de la population.
Par Fanny DURAND
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