Crédits photo : Anaëlle Bouguennec-Pérez
inst : @leclichepositif
L’année dernière à la même époque, j’étais dans le marathon qu’est la préparation du concours de médecine, connu sous le nom aussi de PACES ou maintenant PASS. Aujourd’hui, je suis de retour en études d'histoire dans le but de devenir professeure d’histoire géographie.
“Comment tu as pu passer d’un extrême à l’autre ?”
Cette question, je ne compte plus les fois où on me l’a posée, mais la réponse est simple : en m’écoutant. En 2018, je pars en licence d’histoire. J’aime ce que je fais et mon objectif est de devenir professeur des écoles. Arrivée en deuxième année, je sens que tout ne coule pas de source, j’attends et en octobre, je décide d’en parler à ma famille : papa, maman, je veux essayer la PACES !
Le regret de ne pas avoir essayé ce concours grandissait en moi et je ne pouvais plus vivre avec ça. Après tout, ce n’est qu’un an et je suis jeune. Je m’inscris pour la rentrée suivante tout en finissant ma deuxième année en licence d’histoire.
J’arrive en septembre à Brest, en médecine. Ce fut une année très intense, remplie de doutes, de peurs, mais ayant toujours en tête d’aller jusqu’au bout, peu importe l’issue. En mai, les résultats tombent : je ne suis pas prise. La déception a forcément été présente, mais ce regret n’était plus. Alors que faire ? Et bien l’histoire est revenue comme une évidence.
Professeure oui ! Mais des écoles ou d’histoire géographie ?
J’arrive en troisième année d’histoire avec pour objectif de devenir professeure. Mon envie première était d'enseigner en primaire, mais l’idée de devenir professeure d’histoire géographie me taraudait l’esprit. Je ne veux surtout pas faire la même erreur que pour le concours de médecine, et je me dis que la seule façon de savoir est d’aller faire un stage auprès d’un professeur d’histoire géographie. Quelle chance pour moi, un intervenant durant la pré-rentrée à l'université Rennes2 nous présente la possibilité d’intervenir auprès d’élèves dans un collège, en lien avec un professeur d’histoire géographie, qui n'est autre que Monsieur Chérel. Je débute alors dans ce collège, tout d’abord en accompagnant les élèves dans leur apprentissage. A partir de là, le lien se crée avec les élèves et j’aime m’investir auprès d’eux.
Au fur et à mesure des mois, aller au collège est un réel plaisir et celui-ci va se renforcer avec une proposition de Monsieur Chérel : donner un cours à plusieurs classes sur le sujet de la guerre d’Algérie. Une activité auprès des élèves me fait comprendre quel sera mon métier plus tard. Pour mon tout premier cours face aux élèves, je voulais faire dans l’originalité ! J’ai donc été interviewer un ancien d’Algérie, témoignage qui a été au cœur de cette activité. Je ne compte pas les heures consacrées à la naissance de mon activité et pourtant, aussi contradictoire que ça peut l’être, donner cours montre qu’il faut absolument compter les heures, les minutes pour arriver à la fin ! Je parle en connaissance de cause : je me suis fait avoir avec ma première classe !
Réaliser cette activité m’a donc permis de voir que j’aimais le faire tout simplement, mais une chose qui fait que le métier de professeur d’histoire géographie est celui que je veux faire est l’interaction avec les élèves. En effet aimer l’histoire et la conter n’est qu’une infime partie de ce métier, l’élève y est au cœur et sans lui un professeur ne peut être professeur. C’est en mettant notre exercice, que l’on a fait naître, entre les mains des élèves, qu’il grandit. Savoir créer un lien avec les élèves est donc essentiel et je pense y être parvenue en arrivant au bilan final de mon activité. Cette expérience m’a montré que je voulais devenir professeure d’histoire géographie, car j’ai cette envie de faire naître encore pleins d’autres cours et de les voir grandir entre les mains de mes élèves.
L’orientation : un parcours propre à chacun
Aujourd’hui, je sais ce que je veux faire de ma vie professionnelle, mais comme vous pouvez le voir ceci n’a pas été évident. C’est par mes diverses expériences que j’ai vues ce que j’aimais ou non. Votre chemin vers l’orientation ne doit pas suivre une généralité comme une ligne droite vers un métier. Il peut être dévié si vous en ressentez le besoin. Aller en médecine, n’était pas juste le fait de participer à ce grand concours, mais parce que le métier de sage-femme m’attirait énormément, par son côté médical certes, mais surtout par le lien qui se crée avec la femme, la future maman, la maman et son bébé. Aujourd’hui, je retrouve ce lien, bien qu’il soit différent, avec les élèves et je l’espère bientôt avec mes élèves.
Il ne faut pas non plus voir que si une porte se ferme qu’elle est synonyme d’une année perdue, elle vous apportera forcément du plus. Pour ma part, elle m’a appris la rigueur et une première expérience dans la préparation aux concours, car pour être professeur, il nous faut le précieux CAPES ou CAFEP. Alors si je dois donner un conseil à tous ceux qui doutent de leur projet professionnel, ce serait : faites vous confiance et n’ayez pas peur, écoutez-vous et tout ira bien.
Par Auriane LE MOIGNE
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