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De l’étalon-or aux accords de Bretton : quels enjeux pour les États-Unis durant l'après-guerre ?




L’étalon-or, le système monétaire privilégié des années 1870 jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale.



Le principe de la conversion


Les premiers systèmes d’échanges basés sur les métaux tels que l’or et l’argent voient le jour durant l’Antiquité. Ce n’est qu’à partir du VIIe siècle que l’on voit apparaître les premières pièces métalliques en Occident, dont la confiance accordée par la population est assez importante pour en faire des monnaies d’échange. C’est sur cette base de confiance et le fait que l’or soit en quantité limitée, que la majorité des États instaurent le système d’étalon-or dans les années 1870. Pour le définir simplement, l’étalon-or permet d’associer une valeur en poids d’or à une unité de monnaie d’un pays. Ainsi, il est alors possible de convertir deux monnaies par le biais de leur valeur respective en or. Ce système favorise notamment les échanges internationaux. Cependant, durant la Première Guerre mondiale, certains États comme le Royaume-Uni commencent à imprimer plus d’argent qu’ils n’ont de contrepartie en or, impliquant des phénomènes d’inflation : l’étalon-or est alors temporairement suspendu. Les accords de Gênes de 1922 remettent en place le système de convertibilité de l’or dans les pays l’ayant abandonné.



De l’étalon-or à l’étalon-change or : la suprématie des Etats-Unis


Signés en juillet 1944 dans le New Hampshire aux États-Unis par 44 États, les accords de Bretton Woods ont pour objectif de mettre en place une organisation monétaire mondiale tout en favorisant le développement des pays ayant été atteints par la Seconde Guerre mondiale. Des institutions ont également vu le jour à la suite de ces accords. Le Fonds Monétaire International est créé. Son objectif est de maintenir une stabilité du système monétaire international en fournissant notamment des crédits aux pays en difficultés financières en échange de la mise en application de réformes économiques qu’il préconise. Par ce biais, il permet d’assurer une stabilité des taux de change monétaires.



Un accord, des enjeux


Une des premières mesures prises est l’unique convertibilité du dollar en or, au prix de 35 dollars l’once. Les autres monnaies sont aussi convertibles en or, mais indirectement : il faut les convertir en dollar en amont, à taux de change fixe dans le temps. Ce système d’unique convertibilité permet d’éviter les phénomènes d’hyperinflation qu’il pouvait y avoir dans le passé lorsque toutes les monnaies étaient convertibles en or. Il permet surtout aux États-Unis d’assumer sa suprématie, car le dollar devient la monnaie de référence dans les échanges internationaux. A cette époque, les États-Unis détiennent la plus grande réserve d’or, s’étant enrichi en vendant de l’armement durant la Seconde Guerre mondiale. Il y a eu de réels enjeux pour les États-Unis derrière cet accord. Par exemple, certains produits, comme le baril de pétrole, ont un prix exprimé en dollar. Avec ce système, les États-Unis deviennent le seul pays à pouvoir faire marcher la « planche à billets », ce qui signifie imprimer de l’argent et donc financer son économie et son commerce international. Également, ce système fait en sorte que la croissance économique et l’inflation mondiale dépendent du dollar, in fine des Etats-Unis.



Par Antoine DE PAEPE

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