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Internet, sentier vers une nouvelle géopolitique ?




L’influence d’Internet remet en cause la conception de la géopolitique traditionnelle, qui jusqu’alors reposait sur le triptyque territoire, enjeux, causalité. Effacement des frontières physiques, émergence de nouveaux acteurs d’influence et apparition d’une nouvelle temporalité sont quelques uns des bouleversements majeurs à mettre à l’actif du Web.


L’exercice de la puissance ne passe plus uniquement par la dissuasion militaire, mais réside aussi dans la capacité à créer des influences, à tisser des relations de dépendance. Les Etats-Unis ont parfaitement compris ce nouvel enjeu et ont bâti une véritable puissance technologique, monopolisant presque exclusivement ce nouvel espace, tout en arrimant les autres États à leur architecture.


Les réseaux sociaux participent ainsi de cette redéfinition des relations diplomatiques. Bien que virtuel, ce nouveau mode de communication instantanée crée l’angoisse de crises bien réelles. L’escalade de tweets acerbes entre l’ancien président Donald Trump et le dirigeant de la Corée du Nord Kim Jong-un est un exemple édifiant. Mais, au milieu de ces jeux d’influence, émerge la figure du citoyen qui peut désormais faire entendre sa voix, donner un poids à une majorité silencieuse.


Toutefois, le cyberespace n’échappe pas aux réglementations. Certains États recréent des frontières « linguistiques » en concevant un Internet en langue locale et en réduisant l’influence occidentale, à l’image de la Chine avec Facebook. Et surtout, l’interconnexion grandissante via la digitalisation de toutes les sphères de la vie collective et privée, questionne la mise en place d’un système législatif supranational pour réguler ce nouvel espace. Car Internet est surtout un nouveau terrain de conflits, sur lequel s’affrontent parfois des armées invisibles. Et quand les fake news s’immiscent dans les échanges, l’instantané peut alors avoir de graves conséquences géopolitiques.


Camille Pliquet

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