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Je n’étais pas la seule. Tout le monde l’était





Texte proposé dans le cadre du concours de nouvelles du festival littéraire l'Ouest Hurlant


Ce matin, des tas d’ordures jonchaient le pas de ma porte. Je n’étais pas la seule concernée. Tout le monde l’était. Un autre monde avait décidé que notre terre lui servirait de poubelle. Nous étions en plein mois de juillet de l’année 2150, quand ces événements ont commencé à se dérouler. Tous les matins à la même heure, de nouveaux tas de déchets se retrouvaient devant nos maisons à tous. Mais la chose la plus bizarre et mystérieuse était le contenu de ces tonnes de sacs-poubelles. Dedans se trouvaient comme des animaux morts à la matière gluante et visqueuse à la couleur vert fluo mélangée à du sang. Ceux qui avaient le malheur d’y toucher se retrouvaient avec la peau complètement brûlée. Certains s’évanouissaient même devant ces horreurs et l’hôpital recevait donc chaque jour de plus en plus de blessés. La situation devenait plus grave et dangereuse à chaque seconde. Chacun avait peur pour soi et pour sa famille. Au bout d’une semaine, le maire de Lamballe prit la parole :


- " je m’adresse à tous les habitants de cette ville, je suis conscient que vous êtes tous terrifiés par ce qui se passe ici en ce moment et j’ai moi-même très peur. J’ai envoyé une lettre au gouvernement ce matin, expliquant les événements récents et nous espérons qu’ils pourront nous aider à faire face à ça. Je vous demande maintenant de garder votre calme, de veiller sur vos proches et surtout de ne pas poser la main sur ses déchets qui encombrent nos rues. Je vous tiendrai au courant sur la suite dès que possible."


Quelques jours plus tard, aucune réponse ne nous était revenue et les habitants paniquaient toujours beaucoup. Chaque matin, de nouveaux sacs-poubelles se retrouvaient dans nos jardins au point qu’on ne réussissait presque plus à sortir de chez nous. Un soir avec mes deux meilleurs amis Sam et Sofia, nous étions tous les trois en train de marcher pour rentrer chez nous après les cours. La température monta de 10 degrés en seulement 5 minutes. Une pluie radioactive commença à tomber du ciel qui, lui, était devenu complètement rouge. Nous courions alors pour rentrer chez nous paniqués, mais heureusement, nous n’étions pas loin. Tous les soirs à 18 h, cette pluie radioactive se déchaînait sur toute la ville. L’hôpital ne pourrait bientôt plus accueillir tout le monde, car il était devenu presque entièrement rempli. Cinq jours plus tard, le maire annonça un couvre-feu et toutes les nouvelles restrictions qu’il fallait suivre. Plus tard, l’électricité de la ville s’était totalement coupé et il était impossible de la réenclencher.



L’eau et la nourriture devenaient de plus en plus rares et certaines personnes les moins résistantes mourraient malheureusement de faim ou de soif. La vie à Lamballe était tragique pour tout le monde. Les antennes radios ne fonctionnaient plus à part une seule qui se déclenchait automatiquement sur tous les posts de la ville à la même heure chaque matin. C’était une voix de femme inconnue qui annonçait tous les morts et suicides qui s’étaient passés durant la nuit ainsi que pleins d’autres informations. Tous les jours, au moins 5 suicides inexpliqués étaient annoncés et plus d’une centaine de morts en tout. Les gens pleuraient à longueur de journée ne sachant quoi faire, car aucune aide n’était encore arrivée. Aucune n’aide n’arriverait. Certains essayaient de quitter la ville, mais aucun n’y parvenait. Ils étaient tous retrouvés mystérieusement, morts sur le sol. Il n’y avait aucune issue. Dans les jours qui suivirent, des créatures horribles avec le corps recouvert de cette matière gluante retrouvée dans les sacs-poubelles commençaient à envahir la ville et ceux qui avaient le malheur de sortir pendant la nuit se faisaient directement tuer. Au bout de deux mois comme cela, il ne restait plus que 200 habitants à Lamballe.


Une nuit, je fis un rêve lucide où je me rendais dans un autre monde pour couper le contact que les extraterrestres avaient établi avec la terre. Je me réveillai en sursaut et appelai Sofia et Sam pour leur dire que nous allions partir dans l’heure qui allait suivre. Une fois, tous les trois, nous nous rendions dans la cave d’une librairie et comme je l’avais fait dans mon rêve, je pris une pierre rouge flamboyante qui était posée sur une étagère. Nous nous sommes ensuite pris les mains puis nous nous sommes téléportés dans le lieu de mon rêve. Nous n’étions plus sur Terre. Nous étions partis dans un autre monde du futur. Nous nous rendîmes dans une grande tour en fer en évitant tous les aliens qui étaient là. Ce que nous faisions était très dangereux et risqué, mais dans tous les cas, nous serions morts en restant chez nous, d'une manière ou d’une autre. c’était la seule chance que nous avions pour nous sortir de tout ça. Nous montâmes dans la salle des commandes tout en haut de la tour. Après 10 minutes d’effort, je réussis à couper le contact avec la terre, mais ce mouvement fit retentir une énorme alarme dans tout le bâtiment. Une vingtaine d’aliens montaient les escaliers en courant à une vitesse incroyable. Nous n’avions pas assez de temps pour nous échapper de cet endroit sain et sauf.


" Je suis désolé, mais ne m’empêchez pas de faire ce que je vais faire maintenant. Je dois sortir de la pièce et bloquer l’entrée par dehors. Vous pourrez donc vous enfuir en toute sécurité et cela ralentira les monstres, dit Sofia.


- non, tu repars avec nous, c’est hors de question que tu te sacrifies, criai-je.

- Toute ma famille est morte, je n’ai plus rien et si je ne le fais pas, vous allez mourir vous aussi. "


Nous commençâmes à pleurer tous les trois puis Sofia partit. Elle nous avait sauvé la vie en ralentissant les aliens. Grâce à elle, nous eûmes le temps de nous téléporter en sécurité. Nous arrivâmes dans la cave de la librairie et quand nous sortîmes dehors, tout était normal, tout était redevenu comme à l’origine, comme s’il ne s’était rien passé.


Plus tard, je décidai de quitter la ville pour aller vers Paris. Je voulais tout recommencer à zéro après ce qui s’était passé. J’étais incapable de rester à Lamballe. Mais un matin, en me réveillant, des tas d’ordures jonchaient le pas de ma porte. Je n’étais pas la seule. Tout le monde l’était.



Camille GREIS


Elève de 4E, collège Simone Veil de Lamballe




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