Vous pouvez retrouver un dossier complet sur ce sujet dans notre numéro spécial de la revue Mediaparks intitulé "Ces murs qui nous séparent". (en téléchargement sur ce site)
« Pauvre Mexique ! Si loin de Dieu, si proche des États-Unis ! » Cette phrase, attribuée à l’ancien président du Mexique, Porfirio Diaz, montre que les relations entre ces deux pays n’ont pas été une chose facile au cours de l’histoire.
Los Alamos (les peupliers), Santa Cruz (sainte croix), Los Angeles (les anges), Las Vegas (les prairies), Albuquerque, Palo Alto (grand poteau), … De nombreux noms de lieux, aux États-Unis, sont en langue espagnole. Ils témoignent du fait qu’une partie importante des États-Unis appartenaient autrefois au Mexique.
La guerre américano-mexicaine
Le Mexique a obtenu son indépendance vis à vis de l’Espagne en 1821. A partir de ce moment, il a cherché à sécuriser certains de ses territoires vis à vis des indiens. Pour cela, il a encouragé l’implantation de colons européens, de culture espagnole dans un premier temps, mais, comme cela ne suffisait pas, également des gens originaires des États-Unis.
Toutefois, le Mexique leur imposait trois conditions : prêter serment au Mexique, se convertir au catholicisme, et respecter l’interdiction de l’esclavage. En effet, ce dernier avait été aboli au Mexique, contrairement à certaines parties des États-Unis.
Quand ces colons ont été majoritaires au Texas, celui-ci s’est déclaré indépendant en 1836. Cette indépendance n’a bien sûr pas été reconnue par le Mexique.
Notons que c’est à cette occasion que le célèbre Davy Crockett est mort, à la bataille de Los Alamos.
En 1845, les États-Unis ont accepté que le Texas intègre l’union. A cette époque, le président, James Polk, croyait à la théorie de la « destinée manifeste », c’est à dire que le projet de conquête de l’ouest par les États-Unis était voulu par Dieu. La guerre a été déclarée par les États-Unis au Mexique le 13 mai 1846. Elle a pris fin officiellement le 02 février 1848 avec le traité de Guadalupe Hidalgo. Par ce traité, les États-Unis acceptaient de payer 15 millions de dollars, et s’emparaient de six états : la Californie, le Nevada, l’Arizona, l’Utah, le Nouveau-Mexique, le Texas, ainsi que de petits morceaux du Wyoming, du Colorado et du Kansas.
Cette guerre a fait environ 15.000 morts pour les États-Unis et 25.000 pour le Mexique, ce qui, même si cela peut sembler horrible à dire, est assez faible par rapport à ce que seront certaines guerres plus tard.
Quelles conséquences pour cette guerre ?
Suite à cette guerre, le nombre d’états esclavagistes a augmenté aux États-Unis. Ainsi, le rapport de force entre états esclavagistes et états non-esclavagistes a changé aux États-Unis, en faveur des premiers. Rappelons que si le Texas s’était déclaré indépendant, c’était aussi pour rétablir l’esclavage. Si cette guerre n’avait pas eu lieu, peut-être que la guerre de sécession n’aurait jamais été déclarée. Cette guerre a eu également comme conséquence un afflux de population vers l’ouest, encouragé également par la ruée vers l’or. Enfin, elle a donné aux États-Unis 15 % de leur territoire, et a coûté au Mexique 40 % du sien.
L’avenir : une lente reconquête ?
Un ancien président des États-Unis voulait construire un mur sur la frontière du pays. Malgré cela, l’immigration des mexicains aux États-Unis est un phénomène important. Ainsi, on estime que 41 millions de citoyens américains sont hispanophones, sur 331 millions d’habitants. Cette immigration change progressivement la situation, la culture de certains états américains. Certains états deviennent, de fait, partiellement hispanophones. On peut donc parler de lente reconquête des territoires perdus par le Mexique. Qui sait ce que sera l’avenir ? Ces états seront-ils toujours membres des États-Unis ?
Par Benoît LEMAIRE
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