Texte proposé dans le cadre du concours de nouvelles du festival littéraire l'Ouest Hurlant
Par une nuit de décembre 1892, je me promenais dans les rues étroites de Rouen, sous un temps maussade. Les nuages gris envahissaient le ciel. Les fenêtres restées ouvertes claquaient sous les rafales de vent d’Automne qui faisait bouger les arbres comme de vulgaires brindilles. Une fine pluie s’invitait au rendez-vous. Les lampes des rues jouaient au rythme du vent.
Après plusieurs minutes de marche, je semblais être bien loin de chez moi. Je continuais mon chemin. Je finis par me retrouver seul dans une campagne resté vide en absence d’animaux dans les prés. La nuit était déjà bien avancée, je voulus donc faire demi-tour, mais je réalisai que je me trouvais trop loin de mon domicile. Il me vint à l’esprit qu’une auberge se trouvait dans les environs. J’entrepris mes recherches. La lune surplombait un ciel sans lumière. Je n’arrivais pas à me souvenir de sa localisation, jusqu'au moment où j’entrevis une demeure pour le moins inhabituelle. Un énorme manoir se dressait entre deux collines, ça m’étonnait étant donné sa grandeur que personne ne l’ai remarqué auparavant. Je n’y prêtai pas tellement attention, mais une lumière s’échappa d’une des fenêtres de cette majestueuse bâtisse. Cela m’intriguait.
Une sensation de peur et de désir me tiraillait. Je me rapprochais précautionneusement pour que personne ne m’entende. J’arrivais à prés du palier, ma main se tendit doucement vers la porte, et je saisis la poignée froide à cause de l’humidité du soir. Je frappai, mais rien ne se passa et aucun bruit ne se fit entendre. Je réessayais de nouveau, mais toujours rien, ni personne. Je pris mon courage à deux mains, et je poussais la porte délicatement. En entrant quelle stupéfaction ! Je découvrais la splendeur d’une maison restée dans « son élément d’époque ». Des objets de différentes tailles, en argent décoraient la pièce. Des lustres majestueux habillaient le plafond. Deux armoires au fond, nous dévoilaient la hauteur de cet endroit. Rien n’avait été laissé au hasard. Mais quelque chose m’intriguait, me dérangeait toujours : cette fameuse lumière à l’étage. Pourquoi ? Qu’y avait-il à l’étage ? Et à cet instant précis, une voix m’appela, je pensais que c’était le vent qui effleurait les feuilles. Je poursuivis ma découverte en direction de la lumière, le rythme de mon cœur s’accélérait, je retenais ma respiration. J’arrivai devant la porte de la pièce éclairée. Mais je n’aperçus aucune lumière, tout était normal, pas de trace d’être humain, ni de bruit. En refermant la porte, celle même voix me rappela. Je la rouvris rapidement et une spectre apparut à travers la fenêtre. Il m’appelait par mon prénom : « John, John ». Je restai paralysé de peur et quand je pus bouger, je pris mes jambes à mon cou et je disparus le plus loin possible. Deux jours plus tard, je ne savais que penser de ce qui s’était passé l’autre nuit. Après de longues réflexions, je décidais de me rendre à la gendarmerie. Je leur comptai ma terrifiante histoire : l’immense maison, l’apparition de lumière et spectre. Ils eurent du mal à me croire. Après de longues et éprouvantes minutes de marche, nous arrivâmes sur place, j’eus du mal à retrouver l’endroit. Le problème n’était pas là, seulement que la maison avait disparu. Cette fois, je sentais que quelque chose n’était pas normal. Les policiers légèrement agacés par l’absence de preuve de ne pas continuer. J’étais désespéré, sans aide extérieure, je ne pourrais jamais me défendre. Seul et condamné à le rester avec mes angoisses, je décidai d’y retourner malgré mes craintes.
En y allant, je n’avais pas remarqué qu’il faisait déjà sombre. La peur de la nuit sans lune m’envahit. Après avoir trouvé l’emplacement, je me rendis à l’endroit exact où se trouvait cette maison. Cette fois, celle-ci était là comme si elle n’avait jamais bougé. Je m’approchais délicatement vers la bâtisse. J’ouvris la porte d’entrée, je montai les escaliers. Je m’arrêtai quelques secondes devant la mystérieuse porte et je l’ouvris. Mais rien, rien que le vide, le vide qui m’entourai aucune sortie n’était possible, le vide m’emprisonnait dans un trou noir.
Par Ethan LEFEUVRE
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