Pour comprendre comment la crise de 2008 s’est propagée au-delà des frontières américaines, il est nécessaire de comprendre les notions de liquidité et de titrisation. Un bien est dit liquide lorsqu’il peut être acheté ou vendu rapidement sans que cela n’ait d’impacts majeurs sur son prix. La liquidité représente donc la facilité avec laquelle ce bien peut être échangé. Cela étant dit, définissons maintenant la titrisation. Sachant que les crédits sont par essence peu liquides, la titrisation est une technique financière qui consiste à rendre les crédits liquides.
Née aux Etats-Unis dans les années 70, cette technique a d’abord été utilisée par les banques pour accorder davantage de crédits. En effet, aux Etats-Unis comme en Europe, les banques ne peuvent accorder de crédits que dans une certaine proportion de leurs propres ressources. Grâce à la titrisation, les banques n’ont plus besoin de constituer un capital en réserve pour les cas où des difficultés de remboursement se présenteraient. Un des avantages est que les investisseurs peuvent espérer un bon rendement sans prendre de risques importants. Un autre avantage, pour l’économie en général et qui découle du précédent, est que les risques pris par les banques sont distribués sur un plus grand nombre d’investisseurs.
La titrisation a donc permis le financement de la forte croissance des Etats-Unis. En revanche, la titrisation a causé une baisse de vigilance des banques vis-à-vis des ménages et de leur capacité à rembourser correctement leur emprunt. Les banques s’endettant de plus en plus, font appel à davantage d’investisseurs pour leur vendre leurs dettes en attendant que les ménages remboursent leur crédit. En contrepartie, ces investisseurs perçoivent les intérêts des crédits. Cela va naturellement conduire à la faillite des banques. Cet engrenage a touché l’ensemble du système bancaire américain mais aussi européen parce que les banques européennes avaient également participé à ces transactions financières.
Par Denis MOTTIN
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