Dans les semaines précédant une élection ils sont partout, dans les médias notamment. Les sondages, outils statistiques prévoyant les résultats des différents candidats ou différents partis. À première vue, leur usage semble juste indicatif, représentatif des intentions de vote à un certain instant. Pourtant ceux-ci sont aussi capables d’influencer les votes de leurs lecteurs et donc des résultats.
En effet, les sondages peuvent avoir une fonction auto-réalisatrice, une personne n’ayant pas d’opinions initiale pourra regarder les sondages et se convaincre que si la majorité des sondés a prévu de voter pour tel candidat, ce n’est pas un hasard, c’est sûrement le meilleur candidat. Ainsi, même sans que le sondage initial soit forcément exact ou même vrai, les votes de nombreuses personnes risquent d’être influencées par celui-ci. La réalité des votes converge alors vers celle des sondages.
Une autre influence des sondages est la présence d’un vote dit « utile ». Celui-ci, notamment présent lors des élections présidentielles, peut être défini comme le fait qu’un électeur change son vote de conviction, au profit d’un vote pour un candidat qui certes, le représente moins mais à plus de chance de se qualifier pour le second tour de l’élection. Le vote « utile » existe donc en grande partie du fait des sondages. Sans personne pour prédire les votes il n’est donc plus possible de changer de candidats pour voter pour un favori.
Ainsi les sondages favorisent les « gros » candidats au détriment des plus « petits » candidats. En effet, de nombreuses personnes en voyant les sondages seront tentés de ne pas voter pour ces « petits » candidats car ceux-ci n’auraient aucune chance de gagner. Au final, ce n’est peut être pas les sondages le principal problème mais plutôt la manière dont l’élection se passe. En effet, le scrutin uninominal à 2 tours possède de nombreux défauts, comme ceux évoqués précédemment.
Par Nathan VAN HASSCHE
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