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Parasite : un chef d’œuvre éveillé




J’ai regardé ce film sud-coréen lors du confinement, sur Canal+. Parasite m’a tout de suite intriguée et passionnée. Adresse technique et délicatesse des plans mettent en valeur un scénario pointu et une écriture précise : un chef d’œuvre. Parasite est furieusement malin avec un aspect tragique qui nous emporte durant tout le film. C’est une spécialité particulière de Bong Joon-Ho le réalisateur (Mother, 2009), mêlant thriller dramatique et science-fiction. On y évolue dans un univers plein de finesse, de suspense, une intrigue dans laquelle on se pose souvent la question « Quel est le parasite ? »




Bong Joon-Ho révèle souvent dans ses œuvres les déviances de la société sud-coréenne. Il dénonce les injustices, les différences extrêmes de conditions de vie entre les pauvres et les riches et les moyens de sortir de sa condition. Cette fracture sociale, ce système inégal est le vrai parasite dénoncé dans ce film.




L’histoire commence simplement, elle se situe à Séoul. D’un côté une famille pauvre, les Ki-taek, habitent dans une sorte de bidonville et survivent grâce à des débrouilles en tout genre. Alors que les Park, la famille riche, vit dans une très belle maison d’architecte. Le fils Ki-Taek est recruté pour donner des cours d’anglais à la fille des Park. Et bientôt c’est toute la famille Ki-Taek qui va intégrer la maison des Park en secret… je ne vous en dis pas plus.




Sans tout divulgâcher, la fin du film est riche d’un suspense intense et terrible. C’est très fort culturellement et cinématographiquement parlant. C’est un véritable rêve fantastique. Ce genre de film, avec sa technicité et son sens du suspense, souligne une ressemblance marquée avec toute une palette de films français. C’est les films d’Henri-Georges Clouzot connu pour Le salaire de la peur ou Le mystère Picasso. C’est aussi ceux de Claude Chabrol (La cérémonie). Maîtres du suspense et du thriller, ils ont été tous deux remerciés par Bong Joon-Ho lors du dernier Festival de Cannes. On retrouvera d’ailleurs quelques clins d’œil à ces films dans certaines scènes de Parasite.




Ce chef-d’œuvre a été récompensé par la Palme d’or 2019 du festival de Cannes, et les Oscars du meilleur film, du meilleur réalisateur, du meilleur scénario original, du meilleur film international et enfin le César du meilleur film étranger 2020. On dit bravo et merci.


Louise Bénétreau

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