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soulèvement des femmes en Iran : une révolte contre l’islam ?





Le système politique en Iran est fondé sur l’application des lois coraniques, avec à sa tête un Guide Suprême qui domine les autres figures de pouvoir. Les liens entre la constitution et l’islam sont très resserrés depuis plus de quarante ans. Au-delà de ça, l’Iran souhaite s’imposer comme une puissance régionale au Moyen-Orient, et souhaitait (après 1979) s’imposer comme le leader de la révolution islamique. François Tuhal dit dans Géopolitique du Chiisme : « la diplomatie iranienne n’est ni « la simple diplomatie d’un Etat contrôlé par une hiérarchie religieuse ni une diplomatie de panchiisme : elle est simultanément et successivement les deux ». Cette volonté guidée par une idéologie ancrée, peut parfois ternir les relations commerciales que l’État essaie de créer avec d’autres puissances, notamment post-révolution.



Ces difficultés économiques se ressentent dans le pays (récession en 2018 et 2019), notamment pour les habitants (en 2022, 38% des Iraniens vivent sous le seuil de pauvreté selon le gouvernement) qui montrent dès 2019-2020 une contestation par le biais de manifestations. Celles-ci évoluent et le peuple cherche à se révolter contre les mœurs. Le mouvement commence à l’arrestation de Mahsa Amini par la police des mœurs, suivie de son décès. Il vise à exprimer publiquement une demande de liberté du peuple, et notamment des femmes. Du soutien est apporté par différentes catégories de la population : cela peut être des jeunes sur les réseaux-sociaux, des footballeurs qui refusent de chanter l’hymne iranien. Certains parlent de « Révolution 2022 ». Car effectivement, ces insurrections ont une portée politique certaine, la nature du régime est remise en cause. En octobre 2022, le mouvement est désigné comme « soulèvements et insurrection ». Puis, en décembre 2022, le pouvoir en place annonce la révision de la loi sur le port du voile (datant de 1983). Pourtant, le gouvernement entend à réprimer les troubles qui frappent le pays : bombardements, milices islamiques (500 000 hommes déployés pour contrôler la révolte sociale) qui provoquent des milliers d’arrestations et centaines de morts. Une censure sur les réseaux sociaux a aussi été mise en place. Et pourtant, si nous Occidentaux avons eu vent de cette révolution, qu’en-est-il du reste du Moyen-Orient que l’Iran cherche à dominer ?



On peut se demander si l’influence de l’Iran et la montée du chiisme au Moyen-Orient n’est pas menacée par ce soulèvement. En effet, certains experts parlent d’« axe chiite iranien » de par sa présence en Syrie, en Irak ou encore au Liban. De manière générale, la région est imprégnée de la culture islamique, qui fait régir sa loi. Même s’il n’existe pas de police ou de milice des mœurs en tant que telles dans tous les pays, les traditions coraniques sont toujours très présentes. Ce changement progressif de mentalité qui cause une insurrection pourrait déteindre sur le reste du monde arabe. Les femmes irakiennes, syriennes, libanaises pourraient ainsi prendre exemple sur le mouvement « femme, vie, liberté » et chercher à obtenir des droits en dépit des systèmes politiques en place.



Le mouvement continue, à l’occasion de la journée internationale des droits de la femme des articles soulignent la volonté des Iraniennes de continuer à se battre pour leur droit, il reste à mesurer l’impact que cela aura sur le reste du monde.



Coline BRIER































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