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Chili 2/2 : au-delà des frontières, rapports de force en Amérique du Sud




La tendance sociale-démocrate a du mal à s’imposer en Amérique latine. Depuis le Frente Amplio en Uruguay jusqu’au Parti des Travailleurs au Brésil, des gouvernements se sont fait élire, sur la base de programmes plus radicaux que l’action politique effectivement menée. De tels constats amènent à considérer avec attention l’élection du candidat de gauche Gabriel Boric au Chili, porteuse d’espoir pour certains mais dont l’action effective n’a pas encore pu être mesurée. Ce dernier est en effet entré en fonction le 11 mars 2022, après avoir été élu en décembre face à l’extrême-droite portée par Kast.



Sa victoire a pourtant été saluée par tous les chefs d'États en Amérique du Sud, à l’exception notoire de Jair Bolsonaro, élu en 2019 à la tête du Brésil et d’extrême-droite également. De fait, le contexte politique en Amérique du Sud pourrait être porteur pour son mandat, selon la tournure prise par les élections chez ses voisins. Ayant décidé que son premier déplacement en tant que chef d’Etat serait en Argentine, Boric semble ainsi déterminé à établir des relations économiquement productives avec les pays limitrophes, et

malgré les différends territoriaux qui opposent de longue date le Chili à l’Argentine ou la Bolivie.



D’après Jean-Jacques Kourliandsky(1), “le Chili pourrait participer à des rencontres de gouvernements progressistes destinées à coordonner des initiatives en faveur du multilatéralisme, de la paix et des avancées démocratiques” aussi bien en Colombie qu’au Brésil. La Colombie est en effet actuellement menée par Ivàn Duque, représentant la droite radicale. Pour autant, la gauche espère prendre le pouvoir le 29 mai prochain via l’élection de Gustavo Petro, fort de bons résultats aux dernières législatives(2). Au Brésil, c’est l’ancien président de gauche Lula qui est pressenti pour remporter les élections d’octobre 2022.

Après des années de montée de l’extrême-droite un peu partout sur le continent, le retour au pouvoir de toutes ces gauches pourrait ainsi être un élément favorable à la politique chilienne de Boric. Ce sont les électeurs qui en décideront...



Par Laurène VILLACAMPA








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