J’ai découvert ce long-métrage de Nicole Garcia datant de 2002, durant les dernières vacances. Il met en avant, pour personnage principal Jean-Marc Faure, campé par Daniel Auteuil. Ce drame est ancré dans un univers austère, un décor froid en permanence, réalisé par Thierry Flamand le décorateur exclusif de Nicole Garcia.
Ce film retrace une histoire vraie celle de l’affaire Jean-Claude Romand, inspiré par le roman d’Emmanuel Carrere publié en 2000. Il met en scène le destin tragique d’une âme perdue dévoué à plusieurs mensonges incessants ce qui forme un tissu à l’image de l’intégralité de son existence remplie de névroses. Un criminel qui s’était inventé une vie pendant 15 ans.
En effet à l’inverse d’être un médecin reconnu, travaillant à l’OMS, il n’était qu’un homme lambda qui roulait sur les routes, puis s’arrêtait sur un petit parking désert, lisant un livre, mangeant des petits-beurre.
Puis il repartait au soir retrouver famille et maison. Tantôt, il se rendait au siège de l’OMS comme simple visiteur, pour y découvrir les nouvelles préoccupations, développant ainsi une sûreté d’informations. Ayant fait des études de médecine, il comprenait vite de quoi il retournait. Il fit la connaissance de Marianne, l’ex-femme d’un de ses amis qui devint sa maîtresse, peu à peu cette relation va le tendre vis-à-vis de son entourage, mais surtout vis-à-vis de lui-même. Après une histoire peu importante, engageant l’exclusion du directeur de l’école du village, Christine se met à avoir des soupçons sur l’identité de son mari qui vont se confirmer tragiquement.
Un beau jour, en janvier 1993, dans un petit patelin du Jura, il assassina sa femme, ses enfants, ses parents et leur chien. Il tenta à l’issue de ces homicides de se suicider en vain, en brûlant sa maison à l’aide d’essence préalablement prise.
Malgré l’attachement que je porte pour l’œuvre intégral de Nicole Garcia que ce soit « Place Vendôme » ou encore son dernier film « Amants » qui présente une maîtrise fulgurante ou encore le fait qu’il ait été présenté au festival de Cannes, je ne peux me résoudre à apprécier « l’Adversaire ». Il marque une dimension injuste par rapport aux actes et au personnage.
Il va même jusqu’à témoigné une compassion pudique perçue par le travail du montage qui est très soutenu, caractérisant une douceur dans l’esprit de ce protagoniste qui n’est que tortueux.
Engageons une réserve constante sur ce personnage ayant un lourd passif.
Louise BENETREAU
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