13 janvier 2022 aux alentours de neuf heures du matin, quelque part sur la place Sainte-Anne. Étant étudiante à la MJM de Rennes en photographie, un vendredi matin en cours de reportage, le sujet était « l’être humain dans l’espace urbain ». Au pied de la Basilique Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle, sur quelques marches, se trouve un jeune homme, assis, regardant les passant qui marchent sur la place ainsi que le marché des livres qui s’installe. Très épuré, cette photo ne montre qu’un seul sujet, elle permet de nous concentrer sur celui-ci, et même d’imaginer tout ce qui pourrait se passer autour de lui. Le cadre étant centré sur lui, un peu en contre plongé pour montrer cet effet de hauteur en haut des marches, on peut laisser notre esprit voguer et imaginer ce que ce jeune homme regarde avec cet air détendu, serein, comme ravie de ce qu’il voit, même la chose la plus banale comme des gens qui traversent la place pour aller d’un point A à un point B.
C’est ce qui m’a le plus inspiré pour cette photo, cette envie de faire travailler l’imaginaire, et donc pourquoi je l’ai choisi, elle existe telle qu’elle est, mais on peut, au final, en faire ce que l’on en veut ; imaginer le cadre autour, un cadre plus large, moins centré sur ce personnage, aller plus loin. C’est également grâce à cette envie que j’ai obtenue cette image. De face, de trois-quarts, elle ne donne pas la même dimension à cette photo et laisse moins libre cours à l’imaginaire, de plus le regard du personnage et beaucoup moins perçant. Ici, sa vision est plus claire, plus nette et c’est cela que je recherchais.
Comme dit plus haut, la contre-plongée permet aussi de mettre en valeur le sujet, de le surélever face au monde qui l’entoure et lui donner cette importance alors qu’au fond, ce n’est qu’un humain comme tous les autres. La photo n’a subi que très peu de retouches. Un petit recadrage pour la redresser et un peu plus centrer sur le sujet, une légère retouche sur la colorimétrie pour donner plus de profondeur et de chaleur. Là où la retouche est importante, c’est surtout au niveau de la lumière, avec plus de contraste et une pointe de luminosité sur les choses importantes. Et pour finir, un vignetage plutôt important pour toujours plus centrer sur le sujet et cette vision de la solitude dans cette grande ville qu’est Rennes.
J’aime particulièrement faire ce genre de photos, elles sont encrées dans le présent, le moment est extrêmement éphémère. Il faut donc savoir le prendre au bon moment et la plupart du temps, on ne sait même pas que c’est une image qui raconte réellement une histoire, on ne sait pas ce qu’on peut créer avec celle-ci. Au final, on peut toujours voyager dans une image, qu’elle est déjà un sens donné ou non, chacune nous touche particulièrement à sa manière.
Lise BATAILLE
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